Entretien avec Scott LANGLEY Sensei, 7ème Dan, Directeur Technique en chef HDKI

Emmanuel ETIENNE : Bonjour Scott Langley Sensei, merci de partager avec nos lecteurs votre riche parcours. Pourriez-vous nous en dire plus sur vos débuts ?

Scott LANGLEY : Mes premiers pas dans les arts martiaux remontent à mes cinq ans, dans ma ville natale de Liverpool, en Angleterre. C’est une ville qui résonne avec l’histoire du karaté, grâce au dojo Red Triangle et des légendes comme Andy Sherry ou Frank Brennan. Mais ironiquement, j’ai d’abord commencé par le ju-jitsu. Liverpool abrite également un dojo de ju-jitsu renommé où j’ai passé plusieurs années à perfectionner mes techniques.
Lorsque ma famille a déménagé dans le Yorkshire, le karaté était l’unique art martial accessible. À l’époque, ma compréhension enfantine me laissait penser que le karaté et le ju-jitsu étaient presque identiques, ce qui a facilité ma transition. C’est ainsi que mon véritable voyage dans le karaté a commencé à l’âge de dix ans, il y a maintenant plus de quatre décennies.
Mon premier instructeur était l’élève le plus avancé de Kato Sadashige, un sensei japonais établi au Royaume-Uni. En 1989, notre dojo s’est affilié au groupe de Asai Sensei au sein de la Japan Karate Association, ce qui a marqué mes débuts à la JKA.


Kato Sadashige / 1943-2020


EE : Vous avez ensuite poursuivi votre formation au Japon, une étape marquante de votre parcours. Pouvez-vous nous raconter cette expérience, vos rencontres et comment cela a influencé votre pratique ?

SL : En effet, mon aventure japonaise a commencé en 1992.
Après une année sabbatique consacrée au travail pour économiser, j’ai pu m’envoler pour le Japon et m’immerger dans la culture du karaté durant un mois entier. Grâce à Kato sensei, j’ai eu l’opportunité unique de m’entraîner dans divers endroits emblématiques, notamment au Hombu Dojo de la JKA.
Cette première expérience m’a donné un avant-goût de ce que je recherchais, et je savais que je devais y retourner.
Après l’obtention de mon diplôme universitaire, en 1997, je suis retourné au Japon avec l’intention d’y rester un an. Finalement, cette année s’est transformée en cinq, une période pendant laquelle j’ai enseigné l’anglais pour subvenir à mes besoins et me consacrer pleinement au karaté. J’ai fini par obtenir un visa culturel qui m’a permis de me concentrer uniquement sur ma formation de karatéka.
Au Hombu Dojo de la JKA, j’ai eu l’honneur d’apprendre aux côtés de grands maîtres tels que Asai sensei, Abe sensei, Yahara sensei, et bien d’autres. C’était une période d’apprentissage intensif, tant techniquement que philosophiquement.
En avril 2000 j’ai intégré le programme d’instructeur de la Japan Karate Shotorenmei (JKS), qui a succédé à la JKA du groupe de Asai Sensei après une longue bataille judiciaire. Avec Inada Yasuhisa et sous la tutelle de Kagawa Sensei, nous avons été les pionniers de ce programme, qui a abouti à l’obtention de notre diplôme au cours de l’été 2002.



EE : Y avait-il d’autres karatékas non japonais qui partageaient votre quotidien à la JKS ?

SL : Absolument, il y régnait une atmosphère très cosmopolite.
J’étais en bonne compagnie avec des camarades de divers horizons : un bon ami anglais, un autre des États-Unis, et un du Mexique. Le groupe international était important et nous accueillions régulièrement des visiteurs des quatre coins du monde. Ils venaient s’entraîner avec nous pendant quelques semaines, ou mois, avant de reprendre leur voyage.
Durant notre formation, il y avait Richard Amos, un instructeur anglais bien connu des pratiquants ; il a enseigné au Hombu Dojo jusqu’en 1999 avant de s’installer aux États-Unis.

EE : Vous avez mentionné le cours instructeur de la JKS, qui semble entouré d’un voile de mystère et de crainte. Quelle en était l’atmosphère et pourquoi est-il réputé pour être si exigeant ?

SL : Les rumeurs sur son intensité ne sont pas exagérées, et j’ai d’ailleurs beaucoup écrit à ce sujet, mais le cours d’instructeur est souvent mal compris ; il n’est pas tant là pour vous apprendre à enseigner mais pour élever votre karaté à un tout autre niveau.
L’entraînement est extrêmement rigoureux, et l’on apprend par observation, imitation, et répétition incessante. Les attentes sont vertigineuses et la progression doit être fulgurante. Concrètement, le cours se tient cinq jours par semaine, deux heures par jour. Cela semble gérable sur le papier, mais la réalité est tout autre : chaque minute est chargée d’une pression colossale. Votre sensei et vos sempai ne manquent pas de vous rappeler sans cesse leurs exigences élevées, et la moindre erreur peut entraîner des conséquences sévères, généralement sous la forme de kumite. La rigueur de cette formation explique le taux d’abandon effarant, qui, selon mes estimations, varie entre 50 et 75 %. Ce sont des karatékas plus que motivés qui arrivent à ce stade, après avoir été invités à la suite d’années de démonstration de leur potentiel et de leur engagement. Et pourtant, la moitié d’entre eux abandonnent face à l’intensité du cours.
En dépit de cela, la structure reste similaire à celle d’un entraînement classique dans un dojo : une multitude de répétitions, des techniques de base, des kata, et différents types de kumite. Mais, c’est dans le détail et dans l’intensité de l’approche que tout se joue.

EE : Au fil de votre formation, y a-t-il eu un instructeur qui a particulièrement marqué votre parcours d’apprentissage ?

SL : C’est un véritable kaléidoscope d’enseignements qui a façonné ma pratique avant même que je ne mette les pieds au Japon.
Dans les années 90, des sensei comme Asai, Kagawa, Yahara et Abe ont laissé leur empreinte dans nos dojos britanniques, apportant un bout du Japon à chaque visite. Kato sensei, avec qui je voyageais presque tous les week-ends pendant mes années universitaires, m’a offert des opportunités en or d’assister à des séminaires à travers l’Europe – c’était une formation continue et diversifiée auprès de ces légendes.
Chacun de ces sensei avait une façon unique d’enseigner en dehors du Japon, souvent plus explicative et détaillée qu’ils ne le faisaient dans leur pays – à l’exception peut-être de Asai sensei, dont chaque moment passé à ses côtés était électrisant et hors du commun.
Pendant mes séjours au Japon, j’ai traversé deux périodes distinctes : celle d’un étudiant lambda et celle d’un participant au cours d’instructeur.
En tant qu’élève instructeur, je retenais chaque parole de Kagawa sensei. Son karaté était limpide, fondamental, avec une insistance sur un kihon impeccable – chaque séance était précieuse.
Yamaguchi sensei, avec son charisme et son originalité, avait toujours quelque chose d’inédit à nous proposer.
Et puis, il y avait Richard Amos, qui, avant son départ, était exceptionnel pour deux raisons : il communiquait avec moi en anglais, ce qui facilitait grandement la compréhension, et il se consacrait à mon développement, m’offrant une approche différente et occidentale de l’enseignement.
Ces quatre Sensei – Asai, Kagawa, Yamaguchi et Richard Amos – ont eu un impact indélébile sur mon évolution en tant que karatéka.


Abe Keigo, Kanayama Kosho, Yahara Mikio
Asai Tetsuhiko, Kagawa Masao, Tamang Pemba


EE : Vous aviez donc toutes les raisons de rester au Japon. Pourquoi avoir choisi de partir ?

SL : Même si le Japon détient une place spéciale dans mon cœur, j’y aurais toujours été considéré comme un gaijin, un étranger. Même en entretenant des relations profondes là-bas, le statut d’étranger aurait limité mes ambitions professionnelles en karaté.
Richard Amos a réussi, mais son parcours est unique, lié à une époque spécifique au Japon.
Je sentais qu’au Japon, ma carrière aurait été entravée par une sorte de tutelle constante, rendant difficile la pleine expression de mon potentiel. Mon désir de forger ma propre voie était fort.

EE : Après avoir développé vos compétences au Japon, quel a été la suite de votre parcours ? Quelles ambitions vous animaient en quittant le Japon ?

SL : Mon retour en Angleterre fut bref, juste le temps de saluer mes parents, avant de me diriger vers l’Irlande. Là, j’avais déjà établi des liens durant mes années universitaires, enseignant et me faisant connaître au sein de la communauté locale. L’Irlande m’a rapidement adopté ; les liens d’amitié que j’y ai tissés m’ont fait considérer ce pays comme ma deuxième maison. C’était en 2002, et à ce moment-là, le groupe avec lequel je m’étais associé traversait une période de transition, ayant perdu son lien avec Kato Sensei. Ma propre relation avec lui s’était également distendue pour diverses raisons. Bien que je garde un contact sporadique avec lui, les chemins de la JKS et de la IJKA (groupe que représentait Kato sensei) s’étaient scindés, guidés par des orientations différentes sous la même figure de proue, Asai sensei.
J’ai alors pris la décision de m’établir en Irlande, à Dublin, où je pouvais parler anglais à nouveau et où se trouvaient des dojos désireux de s’unir sous la bannière de la JKS. C’était donc une opportunité de fonder JKS Irlande, et de créer quelque chose de nouveau, propre à moi.



EE : À votre arrivée à Dublin, vous avez ouvert votre propre dojo. Comment s’est déroulé ce nouveau chapitre ?

SL : L’aventure a débuté à l’automne 2002.
J’ai réussi à trouver deux espaces, l’un au cœur de la ville, l’autre un peu plus au sud de Dublin. Mes semaines étaient rythmées par les cours pour enfants et pour adultes, devenant rapidement une suite de rendez-vous incontournables pour les passionnés de karaté. Mais ce sont des aléas qui m’ont mené à un tournant décisif.
En 2006, la rénovation annoncée d’un complexe où j’enseignais risquait de disperser une soixantaine de mes élèves et dans la même semaine, un changement de propriétaire dans un autre centre a fait triplé mon loyer sans préavis.
La réalité de ma situation m’a frappé de plein fouet : je dépendais entièrement des décisions des autres, ce qui m’a poussé à chercher le contrôle de mon avenir professionnel.
C’est alors que je me suis lancé dans la transformation d’un ancien garage automobile en dojo. Cet été-là fut un chantier sans relâche, ponctué d’efforts pour créer un espace qui serait le cœur battant de notre communauté. En septembre 2006, les portes se sont ouvertes, marquant un nouveau départ. Nous avons migré la majorité de nos cours dans ce dojo et, en six mois, nous comptions 170 élèves. Cette croissance n’a pas cessé ; nous avons continué à nous développer jusqu’à atteindre la pleine capacité, ce qui m’a conduit à étendre notre présence à travers Dublin avec, à présent, environ 25 lieux d’entraînement.
Actuellement, le dojo original reste le pilier central, épaulé par 60 cours hebdomadaires, cinq instructeurs à plein temps, deux à temps partiel et une secrétaire dédiée. Avec près de 700 étudiants, nous sommes un véritable pôle de karaté à Dublin, ancré dans la passion et l’excellence que nous inculquons à chaque entraînement.



EE : La croissance impressionnante de la JKS en Europe est en grande partie attribuée à votre engagement. Pouvez-vous nous dévoiler comment vous avez orchestré cette expansion ?

SL : La recette de ce succès ? Je dirais un mélange de persévérance, de communication assidue, et une dévotion à promouvoir la qualité du karaté JKS.
Avant que les réseaux sociaux ne prennent leur essor, je m’exprimais à travers des articles pour des magazines reconnus comme Shotokan Karate Magazine et partageais des vidéos sur diverses plateformes en ligne.
La création de la JKS Irlande fut le premier jalon, rapidement suivi par l’adhésion de dojos du Royaume-Uni, ce qui nous a permis de former JKS GB et Irlande.
L’étape suivante fut d’inviter Kagawa sensei pour un séminaire en mars 2003 en Angleterre, et cet événement est devenu une tradition annuelle, contribuant à forger notre réputation. Chaque automne, nous accueillions aussi d’autres instructeurs renommés, proposant ainsi deux grands rendez-vous techniques par an. C’était un pari, parfois couteux, mais je voyais cela comme un investissement pour présenter un karaté de qualité et authentique.
Sans aucun poste officiel au sein de la JKS, j’endossais néanmoins le rôle de relais technique pour JKS GB et Irlande, et je devenais souvent une porte d’entrée pour ceux qui cherchaient à prendre contact avec le Hombu Dojo.
C’est ainsi que j’ai contribué à l’intégration de nombreux pays au sein de la JKS, d’abord en Europe, puis dans le monde entier.
Quand j’ai pris mon indépendance en 2014, nous avions atteint le chiffre remarquable de 120 dojos, dépassant même le nombre de dojos JKS au Japon. Nous avions non seulement connu une expansion fulgurante, mais à mon départ, la JKS avait tissé sa toile dans presque tous les pays européens, devenant une présence incontournable sur la scène internationale du karaté.

EE : Sensei Langley, après des années au Japon et une histoire aussi riche avec la JKS, quelle a été la raison de votre départ de cette organisation ?

SL : La genèse de mon départ tient dans un manuscrit.
Avant de quitter le Japon, on m’a encouragé à consigner mes expériences. Ce travail, qui a pris la forme d’un livre intitulé Karate Stupid, était à la fois une libération et un hommage – une tentative de démêler un tissu de souvenirs souvent troublants. À mon retour, j’ai lutté avec des cauchemars et un stress constant, et le processus d’écriture m’a offert un exutoire nécessaire.
Malgré un parcours éditorial sinueux, ce livre, que j’ai pris cinq ans à écrire, a finalement vu le jour en 2013. Avant sa publication, par respect pour mes liens avec la JKS, j’ai leur ai soumis le manuscrit pour information. C’est là que la politique a repris ses droits.
Ma popularité, perçue comme une menace pour certains au sein de la hiérarchie, a transformé le livre en pomme de discorde. Le directoire de la JKS a interprété certains passages, hors contexte, comme un affront. Malgré mes tentatives d’explication, la décision fut sans appel : pour avoir osé écrire ces mots, je devais cesser toute activité liée au karaté en dehors de mon propre dojo, pendant deux ans. Une sanction qui aurait des répercussions non seulement sur ma carrière mais aussi sur la vie de mes employés, dépendants de la pérennité de notre dojo. C’est à ce moment-là, face à un choix impossible, que ma voie s’est détachée de celle de la JKS.
Il était inconcevable pour moi de sacrifier l’emploi de mes collaborateurs, de mettre en péril le rêve qu’ils avaient aidé à construire. À 40 ans, j’ai pris la décision la plus difficile de ma vie professionnelle : refuser la sanction et me séparer de la JKS. Ils furent stupéfaits ; dans leur esprit, personne ne quitte la structure. Mais je n’étais pas japonais, et mes responsabilités envers ma famille et mes employés étaient claires. La séparation était inévitable.
En fin de compte, ils ont choisi de raconter que c’était une expulsion, mais pour moi, c’était un choix de liberté et d’intégrité.


Karate Stupid / Auteur : Scott Langley


EE : Le titre de votre ouvrage, Karate Stupid, a suscité beaucoup de curiosité et, apparemment, de malentendus. Pourquoi le choix de ce titre ?

SL : Au cœur de ce titre se trouve l’expression japonaise « Karate baka », une phrase qui m’a toujours fasciné. C’est un terme qui flirte avec l’obsession, celui d’un passionné, d’un amoureux du karaté à la folie. Elle capture l’esprit de ceux pour qui le karaté est une voie à suivre sans relâche. C’est une reconnaissance que, dans le karaté, nous trouvons notre passion, notre discipline, peut-être même notre folie.
Et oui, dans certaines sphères, le karaté est vu comme plus brut, moins raffiné que d’autres arts martiaux, comme l’Aïkido ou le Kendo. Mais cette simplicité est exactement ce qui nous attire.
Ce titre était un clin d’œil à la culture dans laquelle j’avais été immergé, une touche d’humour et d’autodérision, et une référence à un manga bien connue au Japon qui explorait la vie d’un grand maître de Karaté Kyokushin.
J’ai cru que c’était le choix parfait, je l’explique d’ailleurs dans mon livre.
Cependant, comme c’est souvent le cas avec la traduction et la culture, l’intention derrière le mot a été mal interprétée. Mes sensei et sempai au Japon ont pris cela pour une offense, comme si je dénigrais le karaté. Intérieurement, je pense qu’ils savaient que ce n’était pas mon intention, mais cela a servi de prétexte pour alimenter un désaccord plus profond.

EE : Suite à votre départ de la JKS, vous avez pris la décision de fonder Hombu Dojo Karate International (HDKI). Pouvez-vous nous en parler ?

SL : En 2014, l’idée de diriger mon propre groupe ne m’avait jamais effleuré l’esprit, car cela me semblait relever d’une certaine arrogance et d’un manque de coopération qui ne m’avaient jamais attiré. La collaboration avec d’autres instructeurs m’a toujours semblé bien plus enrichissante que l’aventure personnelle. C’est pourquoi, sans hésiter, j’ai rejoint la World Traditional Karate Organization (WTKO), dirigé par Richard Amos, mon sempai du Japon.
Richard AMOS avait quitté le Japon en 1999 et, après la fracture au sein de la JKA ayant donné naissance à la JKS, il avait décidé de fonder en 2002 sa propre organisation, la WTKO.
Nous avons toujours gardé contact, et naturellement, après mon départ de la JKS, j’ai intégré son organisation en créant les branches britannique et irlandaise.
Les choses se déroulaient bien jusqu’à ce soir de printemps 2017, lorsque j’ai appris, à ma grande surprise, par une cascade de messages et un post sur Facebook, que Richard Amos m’avait évincé de la WTKO pour soi-disant « mauvaise conduite professionnelle ». Il ne m’a jamais donné d’explication, et depuis lors, il n’a jamais clarifié les raisons de cette décision.
Je pense que ma popularité grandissante a pu susciter une sorte de concurrence. Quand je suis parti de la JKS pour la WTKO, mon agenda était vide, mais il s’est rapidement rempli, démontrant une fois de plus mon engagement et ma réputation dans la communauté du karaté.
C’est à la suite de cet incident, sur les conseils de ma femme, que l’idée du HDKI a pris forme. Ma femme était catégorique : fini le temps de dépendre d’autres entités ou personnes. Il était temps de bâtir quelque chose par nous-mêmes, pour ceux qui croyaient en notre vision du karaté.
Ainsi naquit HDKI en mars 2017.



EE : En fondant HDKI, quel était votre vision et qu’espériez-vous apporter à la communauté qui allait vous rejoindre ?

SL : L’essence de HDKI repose sur plusieurs piliers fondamentaux : l’excellence technique, la bienveillance, l’opportunité, l’expérience enrichissante et l’évolution personnelle dans la pratique du karaté.
Nous aspirons à une pratique où la qualité de l’enseignement ne se fait pas au détriment de la bienveillance. L’ancien dogme, où le sensei est perçu comme intransigeant et dur, doit être réévalué. Il y a de la place pour la fermeté, bien sûr, mais l’empathie doit être le fil conducteur. L’époque des instructeurs autoritaires est révolue ; nous cherchons à construire une communauté où la rigueur se mêle à l’entraide et à l’encouragement.
Les opportunités que nous voulons offrir sont celles de la réalisation de soi. Si quelqu’un a la volonté d’enseigner ou de partager son karaté au niveau national ou international, nous voulons faciliter cette aspiration. Nous n’imposons jamais de limites arbitraires aux ambitions de nos membres.
Le concept de Shu-Ha-Ri est notre fondement — encourager chacun à évoluer de manière organique dans sa pratique. C’est un appel à briser le moule de la conformité et à cultiver un karaté qui est distinctement personnel. Nous ne voulons pas de pratiquants qui se contentent de suivre le courant, mais de ceux qui sculptent leur propre chemin.
Enfin, HDKI est une invitation à l’aventure — à redécouvrir la passion et à se rappeler pourquoi on est tombé amoureux du karaté. Qu’il s’agisse de stages intensifs à l’étranger ou de simples échanges entre dojos, l’objectif est de maintenir une flamme vive pour cet art martial qui nous a tant donné.

EE : Vous avez établi HDKI dans plus de 30 pays, pouvez-vous nous dire combien de personnes pratiquent sous votre bannière à travers le monde ?

SL : Pour être honnête, je n’ai jamais cherché à compter. L’important pour moi, ce n’est pas le nombre, mais la qualité de l’enseignement et le bien-être des élèves.
Si un dojo a besoin de soutien pour un séminaire ou pour s’améliorer techniquement, nous sommes là. Nous ne voulons pas exercer de pression ou créer une atmosphère de compétition entre les dojos.
HDKI, c’est avant tout une famille, pas une entreprise comptant ses membres. C’est notre philosophie.



EE : Votre perception des organisations de karaté a évolué au fil du temps. Pourquoi pensez-vous qu’elles ne sont plus nécessaires aujourd’hui ?

SL : Ce qui se dessine pour moi maintenant, c’est un paysage où la nécessité des organisations traditionnelles de karaté s’estompe.
Jadis, une ceinture noire de la JKA était un sceau d’excellence, mais les temps ont changé. Maintenant, les 8ème Dan sont légion et l’origine de votre grade suscite moins de questionnements. Même les standards de la JKA d’antan ont, selon moi, perdu de leur superbe, érodés par la course au profit et une certaine dérive des valeurs.
La technologie et l’accès à l’information ont bouleversé les modèles. Autrefois, pour appréhender un kata supérieur tel que Sochin, il fallait trouver un sensei compétent. Aujourd’hui, YouTube a ouvert les vannes de la connaissance. Tout est accessible, il n’y a plus de détenteurs exclusifs du savoir. Les séminaires eux-mêmes sont devenus inclusifs, transcendant les frontières des organisations.
Dans ce contexte, pourquoi persister à structurer des organisations ?
Autrefois gardiennes du savoir et de la légitimité des grades, elles semblent aujourd’hui dépassées. La communauté est devenue la seule et unique raison valable pour rassembler les karatékas. Ce qui compte à présent, c’est la connexion humaine, le partage des connaissances et des expériences.
HDKI s’inscrit dans cette vision contemporaine : c’est un réseau communautaire plutôt qu’une entité rigide.
Bien sûr, nous avons des grades et une certaine structure, mais rien qui impose un carcan aux pratiquants. C’est une invitation ouverte à se joindre à nous, non pas par obligation, mais par choix et passion partagée.
Au sein de HDKI, chacun reste par choix, et cela nous engage à un respect mutuel inébranlable. C’est ainsi que nous évitons les écueils du pouvoir et de l’argent.
HDKI n’est pas qu’une organisation, c’est une communauté, et en tant que telle, elle est définie par ses membres, par des règles simples qui facilitent le fonctionnement, rien de plus.

EE : Quelle est, selon vous, l’essence de la pratique du karaté ?

SL : Si je dois décrire en un seul mot l’essence de notre pratique, je dirais : Connexion.
Au niveau le plus élémentaire, c’est la connexion de notre masse corporelle à une technique afin de créer de l’énergie d’une manière percutante et destructive.
En allant plus loin, c’est la connexion ou la symbiose entre le corps et l’esprit afin d’avoir un contrôle total et atteindre une intelligence physique supérieure.
Encore plus loin, c’est la connexion émotionnelle qui nous permet de rester calmes dans l’adversité. Et puis, il y a la connexion avec les autres, que ce soit dans votre dojo, ou au sein de la communauté globale comme HDKI.
Au niveau le plus profond, c’est l’accès à l’inconscient collectif, une communion avec quelque chose de bien plus grand que nous, que certains cherchent dans la méditation ou les arts, mais que nous, nous trouvons dans la pratique intense du karaté.



EE : Auriez-vous un dernier mot pour nos lecteurs français ?

SL : Mon conseil : aimez le karaté.
C’est un chemin exigeant, sans gloire individuelle comme dans d’autres sports, mais il est riche d’enseignements. Restez curieux, questionnez toujours et ne vous reposez jamais sur vos lauriers. Comme un débutant, gardez l’esprit ouvert, sans cesse avide de découvrir et d’apprendre. Si vous gardez cette mentalité, entouré par une communauté solide, le karaté sera pour vous une source infinie d’épanouissement et d’aventure.

EE : Merci infiniment pour cet entretien, Sensei.

SL : C’est moi qui vous remercie. Oss !

Interview réalisée par : Emmanuel ETIENNE
Traduction : Marine LALANNE-HASTOY

Autumn Camp 2025

La 3ème édition de notre séminaire international, le Autumn Camp, organisé par DYVK – Dojos Yon & Vie De Karate ヨン生活空手道場, et supervisé par HDKI France, se déroulera du 31 octobre au 02 novembre 2025 à La Roche-sur-Yon (France).

La direction technique sera assurée par :
Scott LANGLEY Sensei, 7ème Dan, Directeur Technique en Chef HDKI,
Jean-Pierre FISCHER Sensei, 8ème Dan, Instructeur International, Ex-entraineur de l’équipe de France Kata.

Scott LANGLEY Sensei est l’un des rares européens à avoir « appris » le Karate-Dō au Japon, en devenant l’un des instructeurs diplômés de la célèbre JKA/JKS (KAGAWA Sensei). Il a depuis créé son propre groupe (Hombu Dojo Karate International) dont le leitmotiv est de fédérer une communauté autour du respect, de l’équité et de l’excellence.

Jean-Pierre FISCHER Sensei a étudié pendant près de 10 ans avec KASE Taiji au dōjō de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris. Il a également suivi l’enseignement de KANAZAWA Hirokazu au sein du SKI (Shotokan Karate International), ou celui de OCHI Hideo et SUGIMURA Koichi de la JKA (Japan Karate Association). Dans les années 70, et pendant près de deux décennies, Jean-Pierre FISCHER va truster les podiums du monde entier, aussi bien en Kata qu’en Kumite.

Le séminaire se déroulera au Dōjō Municipal, 36 impasse Joseph Guillemot à La Roche-sur-Yon :
– Vendredi de 19h30 à 21h00,
– Samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h30 à 16h30,
– Dimanche de 10h00 à 11h30.

Inscriptions et informations en cliquant ICI

Natsu Gasshuku 2025 – 20ème édition

Vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 juin, on se retrouve à La Roche-sur-Yon, pour la 20ème édition de notre traditionnel Natsu Gasshuku dirigé par Daniel LAUTIER Shihan, 7ème Dan JKA/FFK.

Ouvert à tous, sans distinction de groupe ou de fédération, les cours du Natsu Gasshuku auront lieu à la salle Omnisports (rythmique) aux jours et horaires suivants :
– Vendredi de 19h00 à 20h30,
– Samedi de 10h00 à 11h30 et de 15h00 à 16h30,
– Dimanche de 10h00 à 11h00 et de 11h15 à 12h15.

Tarifs :
50€ Gasshuku complet
12€ le cours

Renseignements auprès de Sylvaine :
06.42.56.40.16
Inscriptions : https://dyvk.s2.yapla.com/fr/event-81936

2025 : Hajime (始め) ! 👊🏻

Nous vous souhaitons à toutes et à tous une très belle année 2025 🎊

Que cette nouvelle année qui commence prolonge en nous la passion qui nous anime, favorise les liens d’amitié qui nous unissent et nous permette de partager des moments inoubliables.

Ensemble, écrivons à chaque rencontre, échange, cours, stage, compétition ou séminaire… notre meilleure année !

押忍、Emmanuel

Autumn Camp 2024

La 2ème édition de notre séminaire international, le Autumn Camp, organisé par DYVK – Dojos Yon & Vie De Karate ヨン生活空手道場, et supervisé par HDKI France, se déroulera du 25 au 27 octobre 2024 à La Roche-sur-Yon (France).

La direction technique sera assurée par :
Scott LANGLEY Sensei, 7ème Dan, Directeur Technique en Chef HDKI,
Guy BRODEUR Sensei, 8ème Dan, Chef Instructeur Shotokan Canada et HDKI Canada.

Scott LANGLEY Sensei est l’un des rares européens à avoir « appris » le Karate-Dō au Japon, en devenant l’un des instructeurs diplômés de la célèbre JKA/JKS (KAGAWA Sensei). Il a depuis créé son propre groupe (Hombu Dojo Karate International) dont le leitmotiv est de fédérer une communauté autour du respect, de l’équité et de l’excellence.

Guy BRODEUR Sensei a étudié pendant de longues années avec KANAZAWA Hirokazu au sein du SKI. Lors des 2ème World Championship SKI, Guy Brodeur a été Champion du Monde Kata par équipe et vice Champion du Monde en individuel. Depuis 1998, il étudie auprès de Steve UBL, lui même élève direct de NAKAYAMA Masatoshi dans son dōjō privé à Tōkyō, le Hoitsugan.

Le séminaire se déroulera au Dōjō Municipal, 36 impasse Joseph Guillemot à La Roche-sur-Yon :
– Vendredi de 19h30 à 21h00,
– Samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h30 à 16h30,
– Dimanche de 10h00 à 11h30.

Inscriptions et informations en cliquant ICI

HDKI France – Masterclass 2024

Scott LANGLEY Sensei, 7ème Dan et Directeur Technique, dirigera le 06 avril 2024 à La Roche-sur-Yon la première édition de la HDKI France – Masterclass.

Scott LANGLEY Sensei est l’un des rares européens à avoir « appris » le Karate-Dō au Japon, en devenant l’un des instructeurs diplômés de la célèbre JKA/JKS (KAGAWA Sensei). Il a depuis créé son propre groupe (Hombu Dojo Karate International) dont le leitmotiv est de fédérer une communauté autour du respect, de l’équité et de l’excellence.

Ouvert à tous les pratiquants à partir de la ceinture bleue (5ème Kyu), l’objectif de cette masterclass est d’étudier le véritable art du Karate-Dō sous la direction d’un instructeur reconnu pour sa pédagogie, sa bienveillance et son souhait de démystifier notre art martial.

Les cours auront lieu à la salle omnisports (rythmique), boulevard Jean Yole, le samedi 06 avril 2024 aux horaires suivants :
– 10h00 à 12h00
– 15h00 à 17h00

Inscriptions en cliquant sur le lien suivant : https://dyvk.s2.yapla.com/fr/event-53056

Prêts à vivre de nouvelles aventures Karaté ?! 👊🏻

Meilleurs voeux ! 🎊 新年 おめでとうございます 🎊

Nous vous souhaitons à toutes et à tous une excellente année 2024 !

2023 a été une année faite de nouvelles aventures pour DYVK – Dojos Yon & Vie De Karate ヨン生活空手道場, puisqu’elle marque notre entrée dans la communauté HDKI, sans pour autant renier nos racines japonaises.
Dans cet environnement, bâtit sur le respect, l’équité et l’excellence, la devise du Dentōkan (ただ一つ技の心 / Tada hitotsu waza no kokoro / Le cœur comme unique technique ) prend tout son sens !

2023 aura également été l’occasion d’organiser – en Octobre dernier – la première édition de l’Autumn Camp… et nous sommes ravis de vous annoncer que 2024 verra l’organisation de la seconde édition de notre séminaire international, toujours dirigé par Scott LANGLEY Sensei, accompagné par un nouvel instructeur invité (bientôt plus d’informations).

Comme vous vous en doutez, 2024 sera donc une année martiale remplie de nouvelles aventures – toutes aussi belles les unes que les autres – et c’est tout ce que nous vous souhaitons pour cette nouvelle année qui débute !

押忍、Emmanuel

Section Enfants/Adolescents à La Roche-sur-Yon

👊🏻 Nouveau à La Roche-sur-Yon 👊🏻

DYVK – Dojos Yon & Vie De Karate ヨン生活空手道場 proposent, à partir du jeudi 09 novembre, un nouveau créneau pour les enfants et adolescents de 08 à 14 ans.

📍Les cours se dérouleront au dōjō de la Salle Omnisports, boulevard Jean Yole, les jeudis de 17h45 à 19h00 🕖
https://dentokan.fr/nous-rejoindre/enfants-ados-8-a-14-ans/

Alors si votre enfant, ou adolescent, n’a pas encore choisi sa pratique sportive ou culturelle pour la saison 2023/2024, nos instructeurs seront ravis de l’accueillir pour un cours d’essai. Il découvrira le Karate-Dō🥋enseigné selon les principes des Budō (Arts Martiaux Japonais), où confiance en soi et respect sont de véritables piliers.

Pour tout renseignement, n’hésitez pas à consulter notre site web https://dentokan.fr/ ou nous contacter au 06.42.56.40.16 ☎️

Rentrée 2023

⏰ Il est temps :
– de songer à un retour au dōjō pour les membres du Dentōkan 👊🏻,
– d’envisager de découvrir un art martial traditionnel pour tous les autres 🥋, et découvrir les bienfaits de cette pratique sur le corps et l’esprit.

La reprise des cours se fera la première semaine de septembre 📆, soit :
– lundi 04 pour les adultes (à partir de 15 ans) ➡️ https://dentokan.fr/nous-rejoindre/adultes-15-ans-et-plus/
– mercredi 06 pour les enfants/adolescents (à partir de 8 ans) ➡️ https://dentokan.fr/nous-rejoindre/enfants-ados-8-a-14-ans/

Pour ceux qui hésitent encore, ou qui se posent des questions sur la pratique du Karate-Dō, n’hésitez pas à venir nous rendre visite lors du Festi’Assos organisé par la ville du Poiré-sur-Vie, dans la matinée du samedi 02 septembre.

Pour tous les autres, déjà membres du Dentōkan ou certains de le devenir, les inscriptions enfants, adolescents ou adultes, s’effectuent sur le lien suivant : https://dyvk.s2.yapla.com/fr/saison-2023-2024-8420

À vos inscriptions, et on se retrouve très vite !
押忍、
Emmanuel

Le BTS Camp devient l’Autumn Camp !

Le Back To School Camp dirigé par Scott LANGLEY Sensei n’aura pas lieu cette année en août, celui-ci étant remplacé par ce qui va être l’évènement de la rentrée, l’AUTUMN CAMP – International Karate-Dō Seminar !

Ce séminaire international sera dirigé par Scott LANGLEY et Rick HOTTON, dont ce sera – pour ce dernier – la première venue en France.

Deux instructeurs à la renommée internationale, excellents pédagogues et d’un niveau technique exceptionnel, réunis à La Roche-sur-Yon, Ville & Agglomération pour la première fois du 20 au 22 octobre 2023… c’est immanquable !!!

Alors go, go, go : https://dentokan.fr/autumn-camp/

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑